La Chérie Cherry n'est plus
Difficile de parler de celle que l'on a aimée plus de dix-sept ans, qui ne nous a jamais lâché, qui ne nous a jamais abandonné, même dans l'adversité. Dieu sait si j'ai connu des moments difficiles ces dernières années. Elle seule avait résisté, avait compris que ce qui me manquait, c'était l'amour et elle me l'a donné. C'était un simple chat, un chat de gouttière, voleuse, chasseuse, effrontée et également très gentille et proche de moi. Elle me faisait confiance, je suis persuadée de cela. Elle ne voyait que par moi, moi seule existais, j'étais sa référente humaine, celle que l'on fait parfois marcher, celle que l'on tyrannise un peu mais aussi celle à qui on se colle quand on est pris à bras. Elle a raffole des bisous, des séances sur les genoux, du collage aux jambes, et des ronrons qui vont me manquer. Tu as eu une vie remplie, d'amour et de pitreries. Petite, tu étais très rigolote. Tu m'as aidée à surmonter la mort de mon père. Aujourd’hui, qui va m'aider à surmonter ta mort ? Je t'aime, Cece, Cerise, Cerison, Pepette, mon petit bonheur du jour et de la nuit réunis, la prunelle de mes yeux. J'ai été obligée de te laisser partir, tu t'es laissée glisser en une journée, une simple nuit où tu as perdu l'usage de tes jambes, malgré ta grande volonté de te relever. Tu étais courageuse et pleine de volonté mais la maladie t'a emportée, mon amour de chat, ma beauté faite chat, mon amour à moi, mon petit fantôme désormais. Tu m'accompagneras dans l'éternité, je te dedierai tout ce que j'écrirai, tu es mon envie d'écrire et mon envie de m'accomplir par l'écriture. Tu es mon accomplissement. Il fallait bien que tu partes un jour. Tu appartenais à un cycle du passé. Maintenant débute un nouveau cycle, sans toi mais toujours avec toi. Je ferai de toi une reine de beauté et de bonté. Tu es ma fée, la sagesse incarnée, mon envie d'être dans ton champ de pensée. Cerise, je t'ai tout de suite aimée, à peine t'ai je aperçue te mettre dans le tas de chatons avides d'aller à la gamelle. Tu étais rapide et arrivée pourtant la dernière, occupée à chasser les moucherons. Je t'ai élevée à partir de tes deux mois et nous ne nous sommes presque jamais quittées, sauf cas de force majeure. Aujourd'hui tout s'est précipité. J'ai bien vu que tu t'en allais à petit feu, que tu mourrais un petit peu à chaque fois que tu expirais. Tu ne t'es pas accrochée, tu ne t'es pas vue ni sentie t'en aller. Cerise, je t'ai longtemps caressee jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de vie en toi. Je t'ai vue raide morte sur la table de la vétérinaire, les yeux grands ouverts. Je sais que tu es morte et je ne regrette en rien ta vie avec moi. Tu seras toujours en moi. J'aurais du mal à t'oter de mes réflexes et de mes habitudes. Ce soir, je sens la chaleur de ton corps sur mes genoux alors que je suis allongée dans le canapé. Eh non, tu es morte. Plus jamais je ne me depecherais de rentrer parce que je sais que tu m'attends, toi ma petite chérie d'amour qui m'accueille toujours avec un miaulement. Je ne parlerai pas de tes nombreux pissous, pourtant ils sont toujours bien présents aux quatre coins de la maison. Cerise je t'aime et tu m'as lâchée. Il fallait bien que ça arrive un jour. Je t'ai tenue dans mes bras, je t'ai serrée, je t'ai embrassée. Et je t'ai laissée partir. Tu ne pouvais plus souffrir. Cerise je t'aime et je penserai tout le temps à toi, mon amour de chat.