Les défaites de la musique
Quel ennui, non mais quel ennui hier soir devant le poste de télévision en regardant les Victoires de la musique. Ennui d’animation, ennui musical, c’était en réalité la victoire des grosses majors, et rien d’autre. Ces majors pour lesquelles on vote des lois pour qu’elles continuent à réaliser des bénéfices à deux chiffres. Pour un Benjamin Biolay, il a fallu se taper du Toi + moi de Grégoire et C’est dit de Calogéro. On voit le niveau de l’industrie du disque actuellement en France. Quid des artistes du label Tôt ou tard ? Quid de ceux qui savent faire de vraies chansons, avec une musique et des paroles valables , et qui prennent des risques à chaque instant ? Ils étaient tout simplement absents de la soirée. C’étaient plutôt les victoires de la pauvreté musicale formatée pour des radios peu ambitieuses. Et du côté de l’animation, il a encore fallu se taper les Jean-Luc Delarue, Patrick Poivre d’Arvor, Patrick Sabatier, Christian Morin et autres Daniéla Lumbroso, qui ne révolutionneront jamais le genre. La quintessence de la médiocrité télévisuelle. Hormis Pascal Nègre, à qui Hugues Aufray a rendu un bel hommage, qui a pu se réjouir de ce triste spectacle ? Bref, on s’est parfaitement emmerdés à ces défaites de la musique. Du pauvre, du ringard et un manque d'exigence flagrant dans le divertissement des masses, du simple nivellement par le bas. Mais jackpot pour les gros, comme d'habitude.