Ton hérisson est mort, Éricsson. Le hérisson naïf et globuleux à été surpris par l'air glacé de l'automne. Il ne s'est pas protégé sous un tas de feuilles. Il a gi dans l'herbe avant que je lui trouve sa dernière demeure sous le cerisier, là où les feuilles forment un tas pour se décomposer jusqu'au printemps. La décomposition du hérisson est en marche. Il n'a plus besoin de nature ni de culture. Il n'a plus besoin de rien. Un autre hérisson le remplacera qui viendra manger les escargots, les limaces et les cadavres des oiseaux. Les oiseaux ne viennent plus se nourrir aux mangeoires. Le hérisson...
Bien sûr que je suis une non fiction. Sous quelles pulsions me suis-je mis à écrire et à fantasmer sur Eric, sur Marcel et sur toute cette planète d'auteurs auxquels je ne dois rien d'autre que d'être obligée de me fictionnaliser à nouveau, Autre fiction, autres problèmes à résoudre, ceux du style et de la littérature sans fiction. J'empreinte au monde moderne toute sa réalité sur laquelle je me suis défaussée. J'emprunte à ce réel tout ce fictionnel qu'on a imaginé pour moi et à mon endroit. Je suis cette fille fictive et qui pourtant existe bel et bien. Je ne veux rien d'autre qu'opérer une transaction...
Je m'inscris dans cette piste, loin des vacarmes et du chagrin. Je reste dans l'océan des blés pour l'instant avant de rejoindre cet océan qui me fait frimer avec mes lunettes sur le nez. Je l'aime cet océan, je le chéris plus loin que j'en ai envie. J'ai envie de cet océan des blés mais j'ai l'Atlantique au bout du pied. Mon océan à moi, c'est l'Atlantique et je n'y vais pas par le tgv, je prends l'océane et je sors à Port-Louis. C'est mon port de suffisance, comme un fait exprès. Je me suffis à lui et lui pas encore à moi. Je l'aime du bout de mes bras. Je n'en ai pas encore assez, j'y mets le...
Des fleurs de Jeannes de Coutes pour Marcel Proust
Je t'offre ces fleurs à toi mon ami mon frère mon poète mon âme sœur. Tu es mon pompon sans chichi, mon Modeste Mignon, celui qui perd son envie de tout désir, celui qui ne désire rien d'autre qu'une main dans une autre, ou qu'un chapeau sur une arme de frein Que dis-tu d'un frein à main dans notre pause longue ? On est en pause et rien ne nous oppose. On est juste un peu loin ce matin, on est loin de nos ambitions, celui du poème le plus long. A qui s'adresse ce bouquet ? A qui s'adresse ce refrain ? C'est le bouquet d'une pause, le bouquet de...
Oui, ça y est, je l'ai eu le dernier Chevillard. Et je l'ai lu. Et maintenant, j'ai la cheville hot. J'ai la cheville qui fourmille d'idées et de projections pas du tout bidons. Précision, scalpel, plume d'oie ou de dodo qui gratte sur le papier déjà tout brûlé de la planète terre. Voilà en quelques mots ce que m'inspire ce Chevillard là, qui pense bien à Nenette que l'on va bientôt empailler dans la galerie de l'évolution qui ne révolutionne plus rien, celle où il a passé une nuit tel un aventurier des nuits sans étoiles mais avec beaucoup de toiles d'araignée au fond du gosier. Oui, car tout...
La fin de l'année 2021 aura été le moment d'une mutation de mes consommations littéraires. J'ai acquis, auprès de l'auteur-éditeur François Bon, ses Notes sur Balzac. Changement de mode de consommation puisqu'il faut passer par la boutique du site internet de François Bon, le Tiers Livre, pour se procurer un ouvrage du Tiers Livre Éditeur. Pourquoi ces Notes sur Balzac ? Eh bien car, à l'instar de François Bon, Balzac tient une place toute particulière dans mon Panthéon littéraire. François Bon, qui écrit un roman de l'écrit et de la littérature sous toutes ses formes, propose sa promenade dans...
Elle a tissé sa toile au-dessus de l'eau et se prend dans ses propres filets qu'elle jette entre deux rameaux d'eglantier, pas loin des cynorrhodons. Elle reste figée, captive de sa toile et inapte à tout mouvement même si elle donne l'impression du contraire. Qui viendra se prendre dans sa toile et se coller à ses filets ?
Les nuits de la demoiselle ne sont pas de celles qui croient en elles. La fièvre du sommeil la réveille et elle bascule dans une insomnie infinie. Le lit se reforme et épouse à peine ton corps une fois que ton cœur s'y est perdu dans un chagrin moyen. Lit à mémoire de forme déforme les mémoires prises dans des rêves anamorphosés par les chansons de gestes des hits radiophoniques. Regard sans miroir dans le tain de l'indifférence. Pas de psyché pour la psycho qui se délite au ciel du lit. Petit vaisseau avec ses quatre boules de bois qui servent à voyager dans l'espace et le temps. On voyage à peu...
Pensée du jour avec cette petite chute de la source qui tombe, dans un léger tourbillon, dans la petite rivière qui ne s'endort pas pour autant. Eau claire et limpide comme la roche des sentiments qui s'agrippe à cette fontaine et à ce lavoir dont l'usage est aujourd'hui détourné pour être un vivier de biodiversités. L'eau tourbillonne et donne un peu le tournis. C'est joli et frais dans la chaleur voluptueuse de l'été.