Voilà, je l'ai reçu vers la mi-décembre. Et depuis ? Qu'est-il arrivé ? Tant et tant de choses, au temps qu'il en fallait pour remettre le temps à sa place,... ou ailleurs. Pour tout vous dire, je ne l'ai pas encore lu, cet autofictif-ci, je l'ai ouvert ici et là et je me rappelle bon nombre de ces ... aphorismes ? tribulations ? énonciations ? sérendipités ? Autant d'énoncés qui suffisent à ma caboche pour tout retenir dès que j'ouvre ce petit missel aux reflets verts, cette année. Et cette année, monsieur Chevillard dribble en forêt. Il part prendre l'air frais, l'air d'humidité, mais on ne le...
Une guirlande de cerisier en fleurs. Mon cerisier, je l'aime comme une bonne sœur qui n'a pas besoin de chapelle, juste d'un endroit sec et ordonné pour y promener mes miscellanées. J'arbore un souvenir, une trace, mon démon qui ne me laisse pas. Je reste de marbre ou de cire que l'on peut encore modeler ? La fille bonne pâââââte. La fille bonne papatte. La fille bonne patate. Si toi tu t'amuses à aimer une fille qui n'a pas besoin de divin. De divin quoi ? De divin divan ? De divin safran ? De divine esquisse à remonter le temps ? Je ne puis plus rien pour toi, je ne suis que dans le présent et...
Difficile de parler de celle que l'on a aimée plus de dix-sept ans, qui ne nous a jamais lâché, qui ne nous a jamais abandonné, même dans l'adversité. Dieu sait si j'ai connu des moments difficiles ces dernières années. Elle seule avait résisté, avait compris que ce qui me manquait, c'était l'amour et elle me l'a donné. C'était un simple chat, un chat de gouttière, voleuse, chasseuse, effrontée et également très gentille et proche de moi. Elle me faisait confiance, je suis persuadée de cela. Elle ne voyait que par moi, moi seule existais, j'étais sa référente humaine, celle que l'on fait parfois...
Jusqu'ici, tout va bien. Des fraises et des primevères à la Toussaint. C'est, pour ma part, la première fois que je vois ça. Mamie veut trop sucrer les fraises ? Les fleurs du printemps poussent. Les abeilles et les bourdons continuent à les polliniser. Les fruits arrivent, l'eau leur donne des nutriments. Le soleil fait défaut. Mais d'ici à ce qu'il fasse quinze ou seize degrés dans quelques jours. Ici nous ne sommes pas dans le sud de la France, nous sommes juste au sud de l'Eure-et-Loir. Personnellement, je ne vois plus de bourdon depuis quelques temps. Sont-ils tous rentrés ? Les dames et les...
Cela fait plusieurs mois que je n'ai rien écrit ici sur Éric Chevillard et je pense qu'il s'en passerait bien. Mais moi pas, finalement, même s'il n'a rien fait paraître depuis son dernier Autofictif au mois de janvier. Il y a tout de même eu une réédition à laquelle il fallait souscrire aux éditions Mexico. Un très bel objet, un joli petit livre que j'ai dégusté avec mon âme de vieille adolescente. C'était Chiens écrasés et je ne peux que le recommander. Comme je ne peux que recommander la lecture quotidienne ou hebdomadaire de l'Autofictif. Depuis que je vais mieux, je m'y sens beaucoup mieux....
Un "nous" qui sonne comme de l'universel, comme quelque chose qui nous rassemble. Tout ce qui fait point commun quand on arrive jusque là, cet âge qui marque l'entrée dans la vieillesse. "Tout ce qui nous était à venir", c'est bien entendu la mort, mais aussi ce qui se passe avant cette heure fatale. La peau qui fletrit, le cheveu qui devient rare, le corps qui ralentit, qui devient plus douloureux et pesant. Les gestes, les émois, les fuites du corps et du temps, Jane Sautiere le présente superbement dans ce petit livre court où elle a recensé ce qui fait qu'un jour, nous sommes vieux. Sa langue...
Au mois d'août, que reste-t-il de mes appréhensions ? Chérie Cherry ne mange plus beaucoup. Il fait chaud. Elle n'a pas beaucoup d'appétit. Elle maigrit. Nous continuons à nous accompagner. Je ne me sens plus seule aujourd'hui. Je suis reliée à des dizaines d'individus. Comme moi, ils écrivent. Comme moi, ils aspirent à une vie sereine faite d'écritures. Je continue sur ma lancée. J'ai trouvé quelque chose d'équilibre. Je perds moins l'équilibre. J'ai moins de vertige. Je ne parlais plus. Désormais je parle trop. Pas de juste mesure. Envie de mourir ? Non, plus assez. Je suis les pas de Chérie...
Où aller mourir maintenant que Chérie Cherry va partir ? Combien de temps va-t-elle résister sans souffrir ? Que ferais-je après son départ ? Chérie Cherry s'en ira avec la démocratie. Il est fini mon temps. Je n'ai plus rien désormais. Me reste l'écriture et l'envie de passer à la postérité. Me reste l'envie de ne rien faire, d'écrire sans difficultés et de me promener en observatrice des mœurs délétères de mes congénères. Il va falloir résister, se faire encore plus discrète mais garder l'essentiel : cet amour de l'écriture qui perdure.
On pourrait l'appeler la discrète, elle est juste secrète. Elle a des appréhensions, ne sait pas ce que c'est qu'être normale. Elle est bizarre, dit-on, bizarre et assoiffée d'espérance, elle veut écrire en permanence. Elle n'est pas loin de ça mais il y a ce je ne sais quoi qui dit qu'elle est perturbée par le plus bas. Aujourd'hui elle a froid. Elle a mal au crâne et réprime un spasme. Elle veut une offrande, un permis d'écrire toute la vie.
Je ne voulais te voir partir Tu ne peux plus revenir. Je n'y suis pour rien désormais, sur toi il me faut laisser le temps passer. J'aimerais tant que tu reviennes. A cela, il faut que tu ne tiennes. J'en suis lasse, je ne veux plus me battre. Je veux sans toi avancer.